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Surrealisme

Le surréalisme est un pont entre le monde caché de l’inconscient et le monde éveillé que nous parcourons chaque jour. Il capte les profondeurs de la psychologie, explorant l’introspection et le paysage des rêves où la réalité se dissout dans les désirs et les peurs. Dans cet espace fluide, les frontières entre le moi intérieur et la société extérieure s’estompent, révélant des vérités sur l’identité, le conflit et la liberté qui restent invisibles à la lumière du jour.

En décryptant la logique des rêves et de l’inconscient, le surréalisme remet en question les structures rigides de la société réelle, ses normes, sa politique et ses hiérarchies… nous invitant à interroger ce qui est réel, ce qui est imaginé et comment les deux façonnent qui nous sommes.

Je suis particulièrement attirée par la photographie qui plonge dans le surréalisme et la psychologie car elle me permet d’explorer des choses au-delà de ce que nous voyons habituellement : les sentiments cachés, les rêves et les pensées qui nous façonnent mais ne sont pas toujours évidents. Cela me donne beaucoup d’espace et de liberté pour faire ce que je veux dans une image. Faire voir l’invisible, je dirais. C’est comme une manière de se connecter plus profondément à soi-même et au monde.

​"Free to fly, unless someone else decides otherwise."

Ils disent que nous sommes libres.
Libres de choisir, libres de vivre, libres de rêver. Mais la liberté dont ils parlent est mesurée, apprivoisée, étiquetée.
Une promesse écrite sur du papier, non gravée dans la peau. Nous nous tenons sur un terrain de jeu qui ne nous appartient pas. Nos pas sont guidés, nos voix étouffées, nos ailes faites de fil de fer.

La liberté… c’était autrefois un battement d’aile à l’aube, une pensée indomptée, un souffle sans peur.
Aujourd’hui, c’est une illusion, vendue dans des images brillantes, cachée derrière des règles, perdue dans le bruit et le contrôle.

Nous la retirons de nous-mêmes, personne d’autre que nous… silencieusement, systématiquement, jusqu’à ce que nous croyions nous-mêmes ne jamais l’avoir possédée.
Nous coupons nos ailes dans l’espoir de ne pas remarquer, pour ne jamais savoir
ce que cela signifie de voler.

Et pourtant, au plus profond de nous,
elle scintille encore… comme une étincelle sous la cendre.
Et peut-être…
c’est là le commencement.

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"Wrapped in Light, Detached from Life"

On ne poursuit que le nouveau maintenant, cette poussée de dopamine qui circule dans nos veines,
ce sentiment fugitif qui fait battre le cœur.
Perdus dans l’ivresse du moment,
nous oublions où réside la véritable beauté.

Aveugles à ce qui nous entoure,
nous ne voyons plus la poésie silencieuse
du quotidien, du familier,
dans le souffle des arbres, dans le sourire de la lumière.

À la place, nous tendons la main
vers le suivant, l’intouché,
par curiosité ou par égoïsme ?
Qui peut le dire.

Cela semble si tentant, si brillant,
et pourtant cela nous rend oublieux.
Nous laissons derrière nous
ce qui suffisait déjà,
ce qui était assez beau.

Ce qui autrefois nous suffisait, ce qui nous remplissait complètement,
nous préférons maintenant le balayer du doigt.

Sommes-nous encore considérés comme des êtres humains, ou seulement comme des objets dans la vitrine de la société, avec des étiquettes sur nos âmes, comme si nos rêves pouvaient se convertir en monnaie et nos cœurs se louer à l’heure ? Comme si les émotions pouvaient être pesées, comme si la douleur avait une valeur marchande, comme si la dignité et l’espoir étaient des outils de négociation dans un système qui privilégie la richesse à la compassion.

Pourquoi l’argent achète-t-il aujourd’hui tout ce que nous sommes ?

Nos rires, nos silences, nos petits rêves, nos grandes espérances.

Nous sommes remplacés, évalués, soumis, non par des chaînes, mais par des contrats, non seulement par la violence, mais par l’indifférence.

Comme si le matériel avait plus de poids que l’amour, plus d’éclat que la dignité, plus de pouvoir qu’un cœur sincère.

Et alors on doit se demander : sommes-nous encore humains, ou seulement des ombres dans un système qui nous vide jusqu’à ce que nous oubliions qui nous sommes vraiment ?

"How much is a soul worth in a world of transactions?"

“Same Blood, Different Bullsh*t”

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Sous toutes les couleurs, sous les couches de peau et de noms, nous sommes les mêmes. Des êtres humains de chair et de sang, avec des cœurs qui battent, avec des rêves qui nous guident, parfois doux, parfois féroces.

Nous portons les émotions comme des vêtements invisibles : la joie, la peur, l’amour, la douleur, qui nous lient ensemble et pourtant nous éloignent parfois.

En nous vivent des forces capables de déplacer des montagnes, mais aussi des ombres qui peuvent nous abattre. Nous portons des défauts, des aspérités et des angles, des histoires invisibles pour quiconque sauf nous-mêmes.

Et pourtant ces différences ne sont pas des murs, mais des pièces d’un puzzle plus vaste. Car sous tout ce qui nous divise, sous la couleur de la peau, l’origine et les mots, nous sommes humains. Égaux et vulnérables, remplis du désir de proximité, de compréhension, de reconnaissance de l’autre en nous-mêmes.

Si seulement nous pouvions enfin voir cela, les préjugés tomberaient, les barrières disparaîtraient, et nous commencerions à nous comprendre vraiment.

"Once upon a time, when voices spoke, we believed in truth and carried yesterday’s wisdom... now algorithms shout, we scroll through lies, and call today’s fake news our gospel"

Nous vivons dans un monde rempli de comparaisons, à une époque où les mensonges se déguisent en vérités, se répandent rapidement et sont crus encore plus vite. Les fausses informations deviennent une peur collective, une vérité qui n’en est pas une, une fin pour un chemin qui n’a jamais été le nôtre. Nos vies deviennent une ombre sous les attentes, sous la peur constante de ne pas être assez, de ne pas être ce que nous pourrions vraiment être.

Nous faisons nos adieux à notre vrai moi juste pour appartenir. « Je dois suivre cette tendance, sinon je ne vaux rien. » « Je dois avoir ceci, être cela, tout accomplir, sinon je ne suis personne. » Et dans ce processus, nous oublions que nous n’avons rien à prouver.

Nous nous perdons dans un monde virtuel qui n’est même pas réel, qui n’a même pas d’importance. Quand avons-nous oublié comment distinguer la vérité du mensonge ? Quand avons-nous commencé à croire des informations fausses, même pas écrites par des journalistes réels ?

Nous fuyons nous-mêmes, fuyons la vérité, fuyons ce qui fait réellement de nous ce que nous sommes.

May I Find My Light Again, Beneath the Dreams That Society Set on Fire”

Parfois, tout brûle, non pas soudainement, mais lentement, dans chaque phrase qui te dit qui tu devrais être, dans chaque regard qui te mesure selon une norme que tu n’as jamais choisie. Les rêves, d’abord brillants, puis contrôlés, puis contrôlants. Ils étaient autrefois pour toi, maintenant ils se dressent contre toi.

Et tandis que tout autour de toi se change en braises, il reste une échelle, sans corde de sécurité, sans garantie, seulement l’effort, l’honnêteté, ta seule voie. Il est difficile de grimper avec les pieds brûlés, mais rester immobile signifie te laisser dans les flammes.

Alors tu avances, non parce que tu es fort, mais parce que tu veux que cela se termine autrement. Au sommet, il n’y a pas de promesse, seulement de l’air, et peut-être une lumière que tu n’as jamais perdue, seulement cachée sous tout ce qui t’a été imposé, cachée dans la brume de ces flammes qui te mènent là où tu peux enfin respirer à nouveau un air frais.

Et peut-être que cela seul suffit pour ne pas abandonner.

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"The whispers within, guiding us astray, drowning our true identity in a sea of self-doubt."

À l’intérieur de chacun de nous vivent plusieurs voix, certaines qui chuchotent, d’autres qui crient, certaines qui restent silencieuses parce que nous les faisons taire. Il y a l’enfant qui pleure encore parce que personne ne l’a tenu lorsqu’il est tombé. Et le rêveur qui reste éveillé la nuit parce qu’il sait que son désir n’a pas de place dans ce monde de devoirs et de réussite. Il y a celle qui est en colère et qui se maintient chaque jour pour que personne ne la qualifie d’“hystérique”. Et le douteur qui remet tout en question, sauf le pourquoi de son propre silence.

Nous les portons tous, les forts, les faibles, les blessés, les sans-voix, les courageux et les cachés. Une mosaïque entière de soi qui brille rarement en entier. Car nous apprenons tôt à ne pas trop montrer, à rire même lorsque nous nous brisons, à réprimer ce qui ne correspond pas à l’image que le monde attend de nous. Ainsi, nous nous lions pour former une version de nous-mêmes qui peut être supportée, qui fonctionne, qui s’adapte.

Mais sous la peau, une mer bouillonne, un cosmos entier d’histoires non entendues, de sentiments non vécus, de vérités refoulées. Peut-être que la vraie humanité ne consiste pas à se définir soi-même, mais à se permettre d’être multiple, fragile et en colère, lumineux et sombre, calme et plein de bruit. Car seuls ceux qui se rencontrent dans toutes leurs voix peuvent véritablement être entiers.

Il y a encore plus à venir pour cette collection, mais seulement après sa première lors de l’exposition d’art à Bâle, en Suisse, du 11 au 13 juin 2026.

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